Bien qu’il soit tout à fait naturel d’avoir des moments de frayeur, on ne saurait réellement vivre dans la peur. À plus forte raison si elle est constante et sans cause concrète. La phobie désigne cette aversion maladive, angoissante et injustifiée que certains ont d’un objet, d’un animal ou d’une situation quelconques.
Cette peur pathologique touche un grand nombre de personnes et se trouve à l’origine de crises dépressives et de réclusions sociales. Pour en guérir, l’hypnose est le soin thérapeutique le plus sollicité de nos jours. Découvrons ici les méthodes et les procédés employés ainsi que leur efficacité.
Quel est le rôle de l’hypnose dans la neutralisation de la peur irrationnelle ?
Craignant les effets néfastes de leur phobie, la plupart des personnes atteintes se résignent à éviter les situations phobogènes et les objets de leurs tourments. Mais pour se débarrasser définitivement des réactions phobiques, une intervention psychothérapeutique est à envisager. En ce sens, l’hypnose est une solution pour traiter les phobies, comme le soutient d’ailleurs l’hypnothérapeute Alex Zouaoui.
L’hypnose est un ensemble de méthodes et de techniques de relaxation permettant à un patient d’atteindre un état de conscience modifié. Le psychothérapeute utilise la suggestion et la représentation symbolique pour éveiller le subconscient et le rendre accessible au sujet. Inconsciemment, ce dernier développe des ressources et des aptitudes pour surmonter sa phobie. L’hypnose se décline également comme une approche pouvant être adaptée selon un sujet et la nature de sa phobie (spécifique ou complexe).
Déroulement de la thérapie
L’hypnose débute par une anamnèse pour revisiter les antécédents et l’historique des moments clés vécus par le sujet. Au cours de cette phase, l’intervenant détermine les objectifs de la séance et établit un lien entre l’inconscient et la conscience. Ensuite, la transe hypnotique vient modifier l’état de la conscience pour faire ressortir les mécanismes de la peur et permettre à l’individu de s’y confronter subconsciemment.
Ce faisant, le thérapeute corrige progressivement les associations irrationnelles du patient, lui permettant ainsi de reprendre le contrôle. La phase du réveil ponctue la séance avec un débriefing et un test thérapeutique visant à notifier l’efficacité de la séance.
Ces procédés sont accompagnés de différentes techniques (relaxation, dissociation, stimulation de la confiance en soi, représentation symbolique, etc.) que l’hypnotiseur utilise en fonction de la psychologie du patient ou de sa phobie.
Quelle est la durée du traitement ?
La durée d’une thérapie est d’environ une heure. Pour traiter une phobie spécifique, encore appelée phobie simple, une séance suffit à refluer les réflexes phobiques du patient. Les phobies simples sont des crises de panique qui se déclenchent à la vue d’une araignée, du sang, d’une voiture, de la mer, etc.
Il existe cependant un autre type de phobies qui sont liées à l’environnement et à la société : ce sont les phobies sociales (ou phobies complexes). La peur de la foule, la claustrophobie et l’agoraphobie en font partie. Dans ces cas, il faut compter deux à trois séances pour complètement reprogrammer la conscience.
En définitive, quelles que soient la complexité, les causes ou les répercussions physiques comme morales d’une phobie, le traitement par l’hypnose se prolonge rarement de plus de 3 jours. Notez que ces trois séances ne sont pas forcément cumulatives.
Quel est le degré d’efficacité montré par un tel traitement ?
D’après les sondages et les témoignages reçus, l’hypnothérapie s’impose comme le meilleur traitement actuel contre la phobie. Comparativement aux autres traitements psychologiques, elle montre un taux d’efficacité nettement plus optimiste.
93 % des cas de phobie traités par l’hypnose guérissent au bout de 4 à 5 séances, tandis que l’EMDR, la thérapie cognitivo-comportementale et la psychothérapie analytique en sont à une moyenne de 64 % de patients satisfaits après une vingtaine de séances.
En outre, l’hypnose permet, par sa méthode non intrusive, de réduire considérablement le stress post-traumatique du patient.
L’hypnothérapie : pour quel type de patients ?
L’hypnose permet de soigner les patients indépendamment de leurs différences sur les plans psychologique, comportemental et physique au moyen de procédés adaptables à chaque spécificité.
Mais si élaboré soit-il, ce traitement ne permet pas d’intervenir sur les patients présentant d’autres troubles mentaux complexes. Les sujets paranoïaques, bipolaires ou schizophrènes sont peu enclins à suivre ce traitement, notamment à cause de la transe hypnotique qui est une phase délicate.
Pourquoi se prêter à l’hypnose pour vaincre sa phobie ?
Recourir à l’hypnose pour soigner sa phobie permet avant tout d’améliorer la qualité de vie. Les résultats probants de l’hypnothérapie concourent à réduire l’impact d’une phobie sur la santé et la vie sociale. En outre, l’hypnose pratiquée par un expert comporte en parallèle d’autres avantages :
- Amélioration de la confiance en soi ;
- Facilitation de l’intégration et du développement social ;
- Réduction du stress, de la vulnérabilité, des crises de panique, etc.
En clair, l’hypnose est un moyen d’inverser le cours des évènements, de gagner en assurance et de vivre de manière plus épanouie.